Lors d’une rencontre ce mardi 12 mars 2024 à Ouagadougou, la stratégie de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL) pour faire face à la forte demande en cette période de canicule a été dévoilée à une vingtaine d’organisations de la société civile. Cette rencontre a aussi été l’occasion pour la nationale de l’électricité d’énumérer les contraintes et difficultés du secteur de l’électricité.
Face aux différentes organisations présentes à cette rencontre, le directeur général de la SONABEL, Souleymane Ouédraogo a expliqué que pour cette période de canicule synonyme de forte demande en électricité, dans la stratégie de la SONABEL, l’ensemble des ressources disponibles est mobilisé pour satisfaire la demande. Selon lui, la SONABEL dispose de 594 MW pour une demande d’énergie de 590 MW soit un surplus d’électricité de 4 MW.
La stratégie de la SONABEL pour une gestion de la période de forte demande
A en croire le directeur général de la SONABEL, Souleymane Ouédraogo, du fait de la chaleur, les machines ont du mal à fonctionner correctement et tombent en panne régulièrement . Mais, la stratégie de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL) des équipes se tiennent en alerte pour intervenir spontanément et rétablir le plus tôt possible l’électricité chaque fois qu’il y a une panne, a-t-il expliqué.
« tous les efforts sont consentis pour continuer d’approvisionner les populations. Il y a un dispositif que la SONABEL met en place pour travailler en tout temps pour pouvoir rétablir l’électricité à chaque fois que de besoin. L’équipe de la SONABEL reste mobilisée et déterminée à assurer une fourniture sécurisée du Burkina Faso en électricité », a ajouté Souleymane Ouédraogo.
Plus de 555,6 millions de FCFA par jour, économisés avec les interconnexions
Quatre sources principalement approvisionnent le Burkina Faso en électricité. Il s’agit de l’hydroélectricité qui fournit actuellement 32 MW, des centrales thermiques avec lesquelles le coût de production de l’électricité revient cher, du solaire et des interconnexions avec le Ghana et la Côte d’Ivoire. Et selon le directeur général de la SONABEL, produire localement l’électricité est très coûteux, 1 kW thermique à produire par exemple coûte 160 F CFA. Or acheter de l’électricité avec le Ghana et la Côte d’Ivoire revient deux fois moins cher. Les interconnexions avec les deux pays voisins permettent à la SONABEL d’économiser 555,6 millions de FCFA par jour soit une économie de 200 milliards par an, mentionne le directeur général, Souleymane Ouédraogo. Il a signifié que la SONABEL, pour l’heure, ne peut pas se passer de l’interconnexion qui dans la stratégie de la SONABEL reste la meilleure option.
« Les interconnexions sont une nécessité technique et permettent d’approvisionner à des conditions particulièrement avantageuses. Le Burkina est un pays qui a besoin de ressources pour se construire, pour avancer, donc à chaque fois que nous avons la possibilité de nous approvisionner à moindre coût quelque part pour permettre à notre pays de respirer sur le plan financier, nous pensons que c’est la bonne approche et c’est pour cela que nous sommes toujours engagés sur ce sujet », a indiqué le directeur général.
Appréciation des organisations présentes à la rencontre
La Ligue des consommateurs se dit satisfaite des informations fournies par la SONABEL. Toutefois elle s‘interroge sur la disponibilité du courant au pays des hommes intègres et sur la stratégie de la SONABEL pour une meilleure gestion des périodes de pointe.
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A ces inquiétudes du secrétaire général de la Ligue des consommateurs, Ousséni Ouédraogo, le directeur général de la SONABEL Souleymane Ouédraogo a rétorqué: « Nous voulons une fourniture d’électricité pérenne au consommateur, parce que nous sommes dans une dynamique où les villes s’agrandissent. Nous sommes dans une dynamique d’autonomisation politique, il y va de soi qu’il y ait une autonomisation économique. Et dans le domaine de l’énergie, il faut travailler davantage à être indépendant pour éviter que les désidératas de certains pays voisins puissent nous mettre dans le noir comme cela a été le cas du Niger avec le Nigéria ».