Un litige foncier Koumdayonré oppose des habitants du quartier à la société immobilière ATTP dans le cadre d’un projet de lotissement. Les résidents accusent l’entreprise de manquements et d’abus de pouvoir, tandis que l’ATTP présente sa version des faits et plaide pour le dialogue.
Les multiples griefs multiples à l’origine de ce litige foncier à Koumdayonré
Au cours d’une conférence de presse organisée le 13 juillet 2024, des représentants des habitants du quartier Koumdayonré dans l’arrondissement 9 de Ouagadougou avaient dénoncé plusieurs irrégularités dans le cadre du projet de lotissement mené par la société ATTP dans leur quartier.
Ils affirmaient que des parcelles leur ont été attribuées illégalement, que des ventes injustifiées ont eu lieu, qu’ils ont subi des délocalisations forcées et qu’ils ont dû payer des contributions financières excessives.
Une mise en œuvre du projet jugée chaotique
Selon Bibata Zida/Ouédraogo, porte-parole des femmes victimes, ce litige foncier à Koumdayonré trouve son fondement dans le non-respect des conventions établies en 2018 pour régulariser la situation foncière dans le processus de lotissement par la société ATTP.
De ses dires, des attributions de parcelles ont été faites à de tiers personnes au détriment des propriétaires initiaux, et des ventes de terrains initialement destinés aux habitants légitimes ont été constatées.
Mme Zida a également évoqué des délocalisations forcées subies par les propriétaires de terrains non lotis, contraints de céder leurs propriétés et d’être relocalisés sur un nouveau site à Gourma, à environ 20 km de Koumdayonré. Elle a déploré les contributions financières exigées par ATTP, jugées excessives par les populations.
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Face à ces accusations, la société ATTP donne sa version des faits
En réponse à ces accusations dans ce litige foncier à Koumdayonré, la société ATTP en conférence de presse le 16 juillet 2024 a livré sa part de vérité. Roger Nikiéma, directeur des aménagements de l’entreprise, a reconnu des difficultés avec une poignée d’habitants de la zone non lotie.
M. Nikiéma a confirmé que le projet de lotissement s’étend sur 72 hectares et a précisé qu’une enquête foncière a identifié trois grands groupes de propriétaires terriens. Il a expliqué que la famille Tiemtoré, propriétaire de 16 hectares, a vendu ses terres aux résidents de la zone non lotie.
A en croire Roger Nikiéma, directeur des aménagements de ATTP, 768 personnes ont été recensées sur les 16 hectares concernés et 664 d’entre elles ont pu être relocalisées.
M. Nikiéma a indiqué que les 104 personnes restantes, dont 36 s’opposent au projet de relocalisation et souhaitent tous conserver leurs logements dans la même zone, ce qui n’est pas prévu dans les conventions.
Concernant les accusations de vente frauduleuse de parcelles, ATTP les a qualifiées d’ « allégations ». M. Nikiéma a réaffirmé l’ouverture de l’entreprise au dialogue pour trouver une solution amiable à ce conflit.