Face à la recrudescence de l’insécurité dans la ville de Djibo, l’organisation humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) a pris la difficile décision d’arrêter toutes ses opérations sur place. Cette mesure, qui intervient après des mois de tension accrue, et le décès de l’un de ses membres, le mois dernier, laisse des milliers de civils dans une situation sanitaire critique, privés de l’assistance médicale vitale que fournissait l’ONG.
Djibo, ville assiégée par des groupes armés depuis plusieurs années, est devenue un véritable terrain miné pour les acteurs humanitaires. Les violences contre les civils et les travailleurs humanitaires n’ont cessé d’augmenter, rendant impossible la continuité des opérations sur le terrain.
Médecins sans frontières a pour sa part annoncé l’arrêt de ses opérations à Djibo. Cette ONG qui intervient dans cette zone depuis des années, a jugé que la sécurité de son personnel n’était plus garantie, ce qui l’a conduite à prendre cette décision drastique.
Un employés de médecins sans frontières mort a Djibo
Des structures médicales ont été prises pour cible par deux fois au mois de novembre et au mois de juillet dernier. Un enfant a été tué par balle à un point de distribution d’eau, des installations sanitaires et des points d’eau potable vandalisés ou mitraillés alors que les sujets de découragement ne manquaient déjà pas notamment la mort brutale de l’un des employés de Médecins sans frontières (MSF) à Djibo le 2 septembre 2024, dans des circonstances encore non-élucidées, est venu fournir à l’ONG un nouvel argument pour se retirer provisoirement de cette ville du nord du Burkina Faso.
Des milliers de civils privés de soins médicaux essentiels
L’arrêt des activités de Médecins sans frontières à Djibo, a des conséquences dramatiques sur les populations locales, déjà fortement impactées par la crise sécuritaire. Les soins médicaux de base, les traitements contre les maladies chroniques, et les services d’urgence, souvent assurés par MSF, ne sont plus accessibles.
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Des milliers de familles sont désormais privées de l’un des rares soutiens médicaux présents dans cette région. Annoncée dans un communiqué publié le lundi 21 octobre, la décision de l’organisation vient aussi apporter une nouvelle preuve des difficultés quotidiennes que rencontrent les ONG nationales et internationales pour fournir un soutien matériel, sanitaire et alimentaire aux populations prises dans le piège du terrorisme dans le pays.
Cet arrêt des activités de Médecins Sans Frontières à Djibo, est également un signal d’alarme quant à la gravité de la situation dans cette région. La communauté internationale est interpellée pour renforcer les efforts de paix et de protection dans cette zone où l’accès aux services vitaux est désormais coupé.
Cette insécurité qui pèse sur les opérations et sur les membres des ONG n’épargne aucune région. Le 5 septembre dernier par exemple, deux employés d’Action contre la faim (ACF) avaient, eux, disparu à Ouagadougou, avant de réapparaître quinze jours plus tard.
AMINA KABO DJARMAH, Stagiaire
