Les acteurs du gestion du foncier au Burkina-Faso se retrouvent autour d’une table ronde ces 14 et 15 novembre 2024. Au menu, la croissance démographique et les pressions exercées sur les terres.
La rencontre est organisée par l’Autorité Nationale de Coordination du Foncier (ANCF). Ces concertations visent à identifier des stratégies pour mieux réguler l’accès et l’exploitation des terres, tout en prenant en compte les intérêts des communautés locales et des investisseurs.
Les défis majeurs de la gestion foncière
La gestion du foncier reste un enjeu complexe et crucial pour le développement durable, notamment dans les zones urbaines et rurales. Les participants à cette rencontre sont issus des structures administratives intervenant dans le foncier, d’organisations de la société civile, de promoteurs immobiliers et de l’Ordre des notaires.
Selon le Secrétaire technique de l’ANCF, Sibiri HEBIE, il y a une multitude d’acteurs en charge du foncier qui, malheureusement, ne disposent pas encore d’un cadre d’échange.
La gestion des terres se heurte à de nombreux défis, notamment les litiges liés à la propriété, la spéculation foncière, et les procédures administratives complexes.
Dans de nombreuses localités, la gestion du foncier menace la paix sociale, exacerbée par un manque de transparence dans l’attribution des terres et une prolifération des transactions informelles.
Ce contexte entraîne une marginalisation des communautés vulnérables, notamment les agriculteurs et les populations autochtones, qui peinent à sécuriser leur droit de propriété.
Il y a donc la nécessité d’une synergie d’action de l’ensemble des acteurs, publics comme privés. « C’est pour cela que nous avons jugé bon d’inviter tous les acteurs pour qu’ils se connaissent mieux et puissent ensemble, identifier les besoins pressants et élaborer une feuille de route pour aviser l’autorité et voir comment aborder la question foncière dans les jours à venir », a expliqué le Secrétaire technique de l’ANCF, Sibiri HEBIE.
« Aujourd’hui, le foncier, quoi qu’on dise, est une bombe à retardement pour notre pays. Mobiliser tous les acteurs qui interviennent dans la chaîne foncière, permettra à tous d’être sur la même longueur d’onde et de voir ensemble les perspectives pour sécuriser le foncier au Burkina Faso », a soutenu le président de l’Ordre des notaires, Me Yacouba DEMBELE.
Des initiatives concertées pour une gouvernance équitable
Face à ces enjeux, les acteurs impliqués dans la gestion du foncier adoptent une approche concertée pour créer des solutions durables.
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Ces initiatives incluent des dialogues multipartites réunissant les représentants des collectivités locales, des organisations non gouvernementales, des associations de propriétaires, ainsi que des investisseurs privés.
Ensemble, ils envisagent des stratégies pour une gouvernance plus transparente et participative, incluant la simplification des procédures administratives et la création de registres fonciers modernes pour sécuriser les droits de propriété.
Vers une réglementation plus inclusive et participative
La concertation sur la gestion du foncier vise également à réviser les cadres législatifs afin de mieux encadrer l’accès et l’usage des terres, notamment en prenant en compte les droits coutumiers et les besoins des populations locales.
Une réglementation plus inclusive permettrait de réduire les inégalités dans l’accès aux ressources foncières, d’assurer la protection des terres agricoles, et de limiter les risques de spéculation.
Les acteurs s’accordent sur la nécessité de renforcer la sensibilisation et l’implication citoyenne dans la prise de décisions pour une gestion foncière équilibrée, garantissant à la fois développement économique et justice sociale.
Grâce à ces concertations sur la gestion du foncier, les parties prenantes espèrent parvenir à une gestion foncière plus juste et durable, où chaque acteur trouve sa place et contribue au développement harmonieux des territoires.
AMINA KABO DJARMAH