Le 26 janvier 2025, les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et du Niger se sont réunis à Ouagadougou pour finaliser leur stratégie de retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Cette décision, prise le 28 janvier 2024, marque un tournant dans les relations entre ces pays et l’organisation régionale.
Une nouvelle dynamique régionale
Les trois pays du Sahel, unis au sein de la Confédération des États du Sahel (AES), ont souligné l’importance de cette rencontre pour définir une position commune face à la CEDEAO. Karamoko Jean-Marie Traoré, ministre burkinabè des Affaires étrangères, a rappelé l’objectif. « L’occasion nous est donc donnée de consacrer et renforcer l’ancrage de la Confédération des États du Sahel dans le système sous-régional et international » a-t-il laissé entendre.
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Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères, a été clair : le retrait de la CEDEAO est « irréversible ». Cette décision, selon lui, marque le début d’une « nouvelle ère » pour les trois nations. Il a également rappelé que la CEDEAO avait accordé un délai de six mois aux pays du Sahel pour revenir sur leur décision, délai qui prendra fin le 29 janvier 2025.
Les ministres ont insisté sur le caractère souverain de leur décision. Ils ont souligné que la Confédération des États du Sahel était un projet fondé sur les valeurs de « souveraineté, de solidarité et de coopération, sans ingérence extérieure ». Cette nouvelle organisation régionale, née en juillet 2024, est présentée comme une alternative à la CEDEAO, permettant aux pays du Sahel de mieux répondre aux défis sécuritaires et de développement auxquels ils sont confrontés.
Le retrait de la CEDEAO, des défis à relever
Le retrait de la CEDEAO pose de nombreux défis aux pays du Sahel. Ils devront notamment faire face à des sanctions économiques, à l’isolement diplomatique et à des difficultés pour accéder aux financements internationaux. Cependant, les dirigeants des trois pays sont déterminés à relever ces défis et à construire un avenir meilleur pour leurs populations.
Lors de cette rencontre, les experts des trois pays ont présenté des recommandations pour orienter les négociations avec la CEDEAO. Les ministres ont souligné la nécessité de « maintenir une vigilance constante » dans la gestion des conséquences de leur retrait. Ils ont également convenu de la nécessité de définir une stratégie globale pour les prochaines années, afin de renforcer la coopération entre les pays du Sahel et de consolider leur nouvelle organisation régionale.
Les pays du Sahel affirment leur volonté de poursuivre leur chemin en dehors de la CEDEAO. Ils entendent renforcer leur coopération régionale tout en négociant les modalités de leur retrait de l’organisation ouest-africaine. Cette décision a des implications majeures pour la stabilité et le développement de la région du Sahel.
Carol SAWADOGO