Le ministère de la Santé a annoncé le jeudi 30 janvier 2025 une nouvelle politique de surveillance des décès maternels et périnataux. Désormais, chaque cas sera systématiquement audité afin d’identifier les causes et proposer des solutions adaptées.
En raison de l’augmentation des cas de décès des nouveau-nés et des femmes enceintes dans plusieurs régions du Burkina Faso, le ministère de la Santé auditera désormais chaque cas de décès pour en comprendre les causes et lutter contre ce phénomène.
A lire aussi : Le Capitaine Ibrahim TRAORÉ reçoit son passeport biométrique de l’ AES
Un dispositif de suivi renforcé
Face à l’augmentation des décès précoces chez les enfants et les femmes enceintes, le ministère de la Santé a mis en place un plan de riposte. Ce dernier consiste, entre autres, à réaliser régulièrement des audits des décès maternels et périnataux, et à améliorer la prise en charge des complications obstétricales et des pathologies néonatales.
« Nous avons décidé de déclarer tout décès maternel ou périnatal comme un incident, afin de réduire drastiquement ce problème. Des arrêtés de mise en application ont été adoptés », a indiqué le ministre de la Santé, Robert Kargougou.

Des audits pour identifier les causes des décès
Le ministère de la Santé met en place un dispositif de suivi renforcé impliquant les structures sanitaires du pays. Ces audits permettront d’analyser les circonstances des décès et d’identifier les failles dans le système de soins.
Au cours des dernières années, les données de la surveillance des décès maternels, périnataux et la riposte (SDMPR) montrent une augmentation du nombre de décès maternels, qui sont passés de 864 en 2021 à 905 en 2023, puis à 926 en 2024.
D’après M. Kargougou, cette augmentation a été enregistrée dans sept des treize régions du pays : la Boucle du Mouhoun, le Centre, le Centre-Est, le Centre-Sud, le Centre-Ouest, le Sahel et le Sud-Ouest.
Vers des mesures correctives adaptées
Le ministère de la Santé s’appuiera sur des équipes médicales spécialisées pour mener ces audits. Chaque décès fera l’objet d’une analyse approfondie afin de dégager des pistes d’amélioration et prévenir d’autres cas similaires.
Le ministère de la Santé entend également renforcer la formation des professionnels de santé pour améliorer la qualité des soins obstétricaux. Une meilleure identification des complications permettra une intervention rapide et efficace.
« Pour mettre fin aux décès maternels évitables et assurer un accès universel à des soins de santé maternelle de qualité, il nous faudra déployer des efforts nationaux soutenus et prendre des engagements indéfectibles, en particulier pour les populations les plus vulnérables, surtout dans le contexte du défi sécuritaire », a assuré le premier responsable du département de la santé.
Avec cet audit, le ministère de la Santé espère, grâce à cette initiative, sauver davantage de vies et garantir aux femmes enceintes un meilleur accès à des soins de qualité.
AMINA KABO DJARMAH