Le Gouvernement du Burkina Faso et les organisations syndicales ont renoué le dialogue les 6 et 7 février 2025 à Ouagadougou, après quatre ans de suspension.
Cette rencontre, présidée par le Premier ministre Rimtalba Jean-Emmanuel Ouédraogo, marque une étape importante dans les relations entre les deux parties.
Bilan des engagements et nouvelles préoccupations
Au cœur des discussions, le bilan de la mise en œuvre des engagements du Gouvernement sur les cahiers de doléances de 2015, 2016 et 2021, ainsi que les réponses au cahier de 2022. Plusieurs acteurs clés étaient présents : secrétaires généraux des centrales syndicales, syndicats autonomes et délégations syndicales des régions.
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L’Union d’action syndicale (UAS) a salué le traitement de certaines préoccupations, notamment le départ des troupes françaises. Cependant, des dossiers importants restent en suspens, tels que les travailleurs de la mairie de Ouagadougou, le soutien aux producteurs agricoles et l’exclusion de la promotion foncière des activités des promoteurs immobiliers.
Les efforts de dialogue social des syndicats en 2023 et 2024 ont porté leurs fruits, avec notamment le décret fixant le nombre et les modalités de désignation des agents publics de l’État bénéficiaires de la mise à disposition auprès des organisations syndicales.
Appel au dialogue et à la prise en compte du contexte national
Malgré ces avancées, des points de friction persistent. L’UAS a exprimé son inquiétude concernant le licenciement du secrétaire général de la CGT-B, Moussa Diallo, la question des libertés, la vie chère et l’opérationnalisation de l’Assurance maladie universelle (AMU) sans la prise en compte des observations des membres du syndicat.
Le Premier ministre Rimtalba Emmanuel Ouédraogo a souligné l’importance du dialogue pour parvenir à un consensus et a appelé les participants à tenir compte de la situation sécuritaire du pays et des sacrifices des forces combattantes. Il a insisté sur le fait que cette rencontre offre une occasion de relever les défis par le dialogue et de contribuer au développement du pays en améliorant les conditions de travail et en élargissant les opportunités d’emploi.
Cette reprise du dialogue entre le Gouvernement et les syndicats est un signe encourageant pour l’avenir du Burkina Faso. Il reste à voir si les deux parties parviendront à surmonter leurs divergences et à construire un partenariat constructif pour le bien du pays.
Carol SAWADOGO