Le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bogodogo a lancé une campagne de chirurgie réparatrice vulvo-vaginale et intime du 3 au 14 mars 2025.
Cette initiative vise à offrir une seconde chance à 112 femmes victimes de séquelles de mutilations génitales et de complications liées à l’accouchement.
Des interventions variées pour des besoins multiples
Les interventions chirurgicales proposées sont diverses et adaptées aux besoins spécifiques de chaque patiente. Elles comprennent la réparation des séquelles de l’excision, la reconstruction du clitoris, la réfection des périnées endommagés et le traitement de l’incontinence urinaire. Le Pr Charlemagne Ouédraogo, chef de service de gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction du CHU de Bogodogo, souligne que près de 500 demandes ont été enregistrées, témoignant de l’ampleur des besoins.
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Face à ce nombre élevé de demandes, le CHU de Bogodogo a mis en place un plan de prise en charge progressif. Les patientes qui ne pourront pas être opérées pendant la campagne initiale seront programmées pour des interventions hebdomadaires jusqu’en décembre 2025. Cette approche garantit que toutes les femmes ayant besoin de chirurgie réparatrice pourront bénéficier de soins.
La campagne de chirurgie réparatrice s’inscrit dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes (8 mars) et vise à améliorer la qualité de vie et le bien-être sexuel des patientes. Elle offre également une opportunité de formation précieuse pour les étudiants et médecins en spécialisation du Burkina Faso, d’Afrique et d’Europe.
Chirurgie réparatrice, une initiative à portée multiple
Le coût de l’opération a été fixé à 25 000 francs CFA, un tarif réduit par rapport au coût habituel de 100 000 francs CFA, afin de rendre la chirurgie réparatrice accessible au plus grand nombre. Le Dr Seydou Nombré, directeur général du CHU de Bogodogo, salue cette initiative qui permet de soulager les souffrances de nombreuses femmes.
Une patiente, souhaitant garder l’anonymat, a partagé son témoignage poignant. Elle a expliqué que son mari l’avait encouragée à s’inscrire à cette campagne pour réparer les séquelles douloureuses de son excision. Elle espère que cette chirurgie réparatrice lui permettra de retrouver une vie normale et épanouie.
La campagne de chirurgie réparatrice lancée par le CHU de Bogodogo représente une initiative cruciale pour les femmes du Burkina Faso. Elle offre une opportunité de guérison physique et psychologique à celles qui ont subi des mutilations génitales ou des complications liées à l’accouchement.
CAROL SAWADOGO