Le gouvernement burkinabè a exprimé son mécontentement face à l’utilisation par l’Organisation des Nations Unies (ONU) de termes jugés inappropriés pour désigner les acteurs du conflit sécuritaire qui frappe le pays.
Cette lutte contre le terrorisme passe également par une clarification du langage employé par les partenaires internationaux. Le ministère des Affaires étrangères a officiellement dénoncé une « dérive lexicale » susceptible de compromettre la collaboration entre le Burkina Faso et l’ONU dans la lutte contre le terrorisme.
Dénonciation des termes « groupes armés non étatiques » et « milices »
Dans un communiqué daté du mardi 25 mars 2025, le Ministère des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur du Burkina Faso a officiellement fait part de son désaccord. Le ministère a spécifiquement ciblé l’usage par l’ONU de l’expression « groupes armés non étatiques » pour qualifier les terroristes responsables des violences qui sévissent dans le pays depuis plus d’une décennie.
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Le gouvernement burkinabè estime que cette terminologie, dépourvue de définition juridique consensuelle en droit international, pourrait être interprétée comme une tentative de requalification, voire de légitimation, des actes criminels perpétrés. De même, l’emploi du mot « milices » pour désigner les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) a été jugé inacceptable. Le gouvernement rappelle que ces citoyens engagés, œuvrant aux côtés des forces armées dans la lutte contre le terrorisme, sont encadrés par un cadre légal strict et contribuent à défendre l’intégrité territoriale du pays.
Un message adressé à l’ensemble des partenaires
La clarification opérée par le Burkina Faso ne se limite pas au cadre onusien. Elle s’adresse à l’ensemble des organisations nationales, sous-régionales et internationales impliquées dans la situation du pays. Le gouvernement burkinabè a clairement averti qu’il ne saurait tolérer une confusion terminologique qui pourrait minimiser la gravité des actes commis contre ses populations et leur accorder une forme de légitimité. Cette prise de position ferme souligne la volonté du Burkina Faso de contrôler le récit autour de la lutte contre le terrorisme sur son territoire.
Le Burkina Faso a réaffirmé avec force la nécessité d’employer des termes précis et adaptés pour décrire la situation sécuritaire nationale. Les autorités insistent sur le fait que les assaillants doivent être clairement désignés comme des « terroristes », reflétant la nature criminelle de leurs actions.
Parallèlement, le gouvernement burkinabè souligne l’importance de reconnaître les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) pour leur rôle patriotique et leur engagement volontaire dans la lutte contre le terrorisme et la défense nationale. Cette position claire vise à éviter toute ambiguïté dans la description des acteurs du conflit.
CAROL SAWADOGO