Le coordonnateur national de la lutte contre la fraude (CNLF), Dr Yves Kafando, a annoncé aux médias une saisie significative de cyanure. L’annonce a été faite au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue dans les locaux de la Brigade d’enquête et de recherche de l’ouest (BERO) à Bobo-Dioulasso le jeudi 3 avril 2025.
Cette opération a permis de mettre la main sur une quantité alarmante de produits dangereux, soulignant les efforts continus de la CNLF dans la lutte contre la fraude et le commerce illicite.
Détails de la saisie : une cargaison dissimulée
La saisie du 4 mars 2025 a permis de découvrir un total de 880 sacs de 50 kg de cyanure, représentant une valeur marchande estimée à 154 millions FCFA. En plus de cette importante quantité de cyanure, les agents de la CNLF ont également mis au jour 18 tonnes de tourteaux enfouies, d’une valeur de 6 480 000 FCFA.
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Selon les explications du coordonnateur de la CNLF, Dr Yves Kafando, les fraudeurs avaient tenté de masquer la nature dangereuse de leur cargaison en recouvrant les sacs de cyanure avec quelques sacs de tourteaux. De plus, le cyanure avait été transvasé dans des sacs ordinaires portant la mention « ALIMENTS BETAIL », une manœuvre visant à tromper la vigilance des autorités.
Le Dr Yves Kafando a insisté sur le fait que les individus impliqués dans ce trafic ne possédaient aucun document d’homologation pour importer le cyanure. Il a souligné que le mode opératoire choisi par les fraudeurs, notamment le transvasement et la dissimulation, laissait clairement transparaître une intention de nuire à la santé des populations et au bien-être animal, tout en témoignant d’un esprit de déloyauté envers les réglementations en vigueur.
Cadre légal et conséquences de l’importation illégale de cyanure
Le coordonnateur de la CNLF, Dr Yves Kafando, a rappelé le cadre légal strict encadrant l’importation de produits ou substances chimiques dangereux. Toute importation de cyanure, a-t-il précisé, doit obligatoirement faire l’objet d’une demande d’avis technique auprès du ministère chargé de l’environnement. Cette demande doit être accompagnée de plusieurs pièces justificatives, notamment un registre de traçabilité des produits chimiques et une copie de l’acte de déclaration du magasin de stockage auprès du ministère chargé de l’industrie et du commerce.
Ces dispositions législatives visent à contrôler rigoureusement l’utilisation de ce produit chimique particulièrement dangereux en raison de ses effets potentiels sur l’environnement et la santé publique. Dr Yves Kafando a averti que l’importation de cyanure sans le respect de ces conditions préalables pouvait avoir des conséquences dramatiques sur la vie des populations.
Concernant les produits saisis, Dr Yves Kafando a assuré qu’ils seraient confisqués et vendus au profit du budget national. Quant au propriétaire de la marchandise, après avoir été entendu par les services compétents, il a été sommé de s’acquitter d’une pénalité correspondant au double du montant dû pour chaque avis technique, autorisation et agrément manquants.
Cette sanction est appliquée sans préjudice d’éventuelles poursuites judiciaires. Reconnaissant que la lutte contre la fraude est un effort continu nécessitant une collaboration étroite, Dr Yves Kafando a lancé un nouvel appel à la vigilance, à la prudence et à la collaboration de l’ensemble des populations, de la société civile et des pouvoirs publics.
CAROL SAWADOGO