À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) du Burkina Faso a organisé une rencontre de réflexion le samedi 3 mai 2025 à Ouagadougou.
L’événement, qui s’est tenu au siège de l’institution, a réuni d’éminents responsables et représentants des médias burkinabè pour discuter de leur rôle essentiel en temps de crise sécuritaire.
Un appel à la contribution de la presse dans la lutte contre le terrorisme
Le thème central de cette rencontre était : « Quelle contribution de la presse burkinabè dans la reconquête du territoire national et l’affirmation de notre pleine et entière souveraineté ? »
La rencontre a été marquée par trois communications principales. La présentation inaugurale, assurée par le journaliste à la retraite Ahmed Koné, a mis en lumière la contribution concrète que la presse burkinabè peut apporter dans la lutte acharnée contre le terrorisme qui frappe le pays. Cette intervention a posé les bases d’une réflexion approfondie sur l’engagement des médias dans ce contexte délicat.
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La première communication a exploré en détail les enjeux complexes et le rôle stratégique primordial que la presse burkinabè est appelée à jouer face à la situation difficile que traverse le pays. Les discussions ont permis de souligner l’importance d’une information responsable et engagée pour éclairer l’opinion publique et soutenir les efforts de la nation. La deuxième communication a approfondi la question de la contribution spécifique de la presse burkinabè en cette période de crise multidimensionnelle.
Vers un « pacte patriotique » initié par le CSC
Une initiative majeure a marqué cette rencontre : la présentation par le président du CSC, W. Louis Modeste Ouédraogo, de l’idée d’un « pacte patriotique pour la presse burkinabè ». L’objectif de ce pacte ambitieux est d’inciter la presse à s’engager plus activement dans la reconquête du territoire national, mais aussi l’affirmation de la souveraineté et de l’identité nationale du Burkina Faso.
L’idée de ce pacte a été accueillie favorablement par l’ensemble des participants. Une décision importante a été prise : la mise en place d’un groupe de réflexion dédié à la détermination précise des termes de cet engagement historique. La date du 14 mai 2025 a été retenue comme échéance pour l’amendement et l’adoption officielle de ce pacte.
Selon W. Louis Modeste Ouédraogo, ce pacte viendra consolider la contribution déjà significative des médias burkinabè. Il a souligné avoir trouvé une presse nationale « très engagée, favorable à l’idée de cet engagement », précisant que ce sont les acteurs eux-mêmes qui proposeront le contenu de leur engagement.
L’UNALFA salue l’initiative du CSC
Adrien Vitou Doyigbé, Secrétaire général de l’Union nationale de l’audiovisuel libre du Faso (UNALFA), a exprimé son appréciation pour cette invitation, estimant que le contexte actuel se prête particulièrement bien à l’adoption d’un tel pacte.
Il a souligné que face à la pression exercée sur la presse, le fait que le CSC prenne l’initiative de rapprocher les médias de l’organe régulateur pour l’élaboration de ce pacte est perçu comme un signal positif qui devrait contribuer à « décrypter l’atmosphère » et à renforcer le soutien de la presse au gouvernement et à l’État dans la reconquête du territoire.
Par ailleurs, les participants ont saisi cette opportunité pour aborder les défis considérables auxquels sont confrontés les organes de presse dans l’exercice de leurs fonctions. La question du soutien financier à la presse privée a été soulevée avec insistance.
Bien qu’un fonds d’appui à la presse privée existe, les responsables des médias présents ont plaidé pour une augmentation des niveaux de subvention et une révision des critères d’octroi afin de mieux répondre aux besoins pressants du secteur.
CAROL SAWADOGO