Le ministre Mahamadou Sana, lors d’une rencontre tenue le 22 mai 2025 à Ouagadougou, a fermement interpellé les acteurs économiques burkinabè sur leur rôle essentiel dans la lutte contre le financement du terrorisme.
Cette initiative met en lumière la détermination du gouvernement à tarir les sources financières des groupes armés qui sévissent dans le pays.
Le rôle des acteurs économiques selon le ministre Sana
S’adressant aux représentants des faîtières des transports et distributeurs, ainsi qu’aux gérants de stations d’essence, le ministre de la sécurité Mahamadou Sana a clairement établi que leur contribution à la lutte contre le financement du terrorisme est loin d’être négligeable. Selon ses propos, l’assèchement de ces flux financiers représente un levier majeur, contribuant à 60 % de l’efficacité des actions antiterroristes sur le terrain. Cette affirmation souligne l’impact direct des pratiques économiques sur la capacité des forces de sécurité à mener leurs opérations.
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Le ministre Mahamadou Sana a insisté sur la gravité du financement du terrorisme, le qualifiant d’aussi dangereux que l’acte terroriste lui-même. Il a expliqué que c’est grâce à ces fonds que les terroristes parviennent à se réapprovisionner en ressources logistiques après les opérations menées par les Forces de Défense et de Sécurité (FDS). Le ministre a déploré que cette reconstitution des moyens des groupes armés soit rendue possible par la collaboration, consciente ou inconsciente, de certains acteurs économiques qui continuent de commercer avec ces « forces du mal ».
Sensibilisation nécessaire des acteurs économiques
Tout en reconnaissant que certains acteurs économiques apportent un soutien involontaire aux terroristes, le ministre Mahamadou Sana a également pointé du doigt ceux qui agissent en pleine connaissance de cause. Face à cette réalité, il a jugé impératif que tous les acteurs économiques soient pleinement sensibilisés aux conséquences de leurs actions et à la portée de leur responsabilité dans ce combat.
Le ministre Mahamadou Sana a lancé un appel vibrant à l’engagement collectif. « Il n’est plus question pour nous aujourd’hui que certains Burkinabè parlent d’affaires ou parlent de business sur la vie de certains Burkinabè, de façon consciente ou de façon inconsciente », a-t-il déclaré.
Il a insisté sur la nécessité pour tous de s’engager avec la même détermination et le même engagement. Avant d’entamer les discussions à l’Hôtel de Ville de Ouagadougou, le ministre Sana a conclu en soulignant l’importance d’adopter des comportements empreints de sincérité et de franchise, affirmant que tout refus de se dire la vérité constituerait une trahison envers le peuple burkinabè.
CAROL SAWADOGO