Le 26 mai dernier, la chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Ouaga I a condamné YODA Sidaty, ancien président du TGI de Banfora, à 18 mois de prison ferme. En plus de cette peine, il doit s’acquitter d’une amende de 291 600 000 F CFA pour des faits de stellionat aggravé et de blanchiment de capitaux.
Ses complices, GANAMÉ Adama et TERRA Lamine, ont également été reconnus coupables de stellionat. Ils écopent chacun de 24 mois d’emprisonnement et de 3 000 000 F CFA d’amende. TERRA Lamine purgera six mois ferme.
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Le REN-LAC n’est pas satisfait du verdict final à l’egard de Yoda Sidaty
Le Réseau National de Lutte Anti-Corruption (REN-LAC), qui a voulu se constituer partie civile, a vu sa demande rejetée. L’organisation salue la tenue du procès, mais déplore la clémence des peines infligées.
Monsieur YODA a persisté dans la négation de ses actes durant le procès. Il n’a montré aucun regret. Pour le REN-LAC, cette réaction est inacceptable. « Il était magistrat, garant de la loi, et a choisi de s’engager dans des activités illégales », souligne un représentant de l’organisation.
YODA et ses complices ont été impliqués dans la vente irrégulière de près de 18 parcelles. Le montant total des ventes s’élève à 108 000 000 F CFA. L’argent a transité par mobile money et en espèces. TERRA Lamine a agi comme intermédiaire, touchant une commission.
Seize victimes sont concernées par cette affaire. Certaines ont acheté des terrains où YODA s’était porté garant. D’autres ont vu leurs parcelles vendues à leur insu, sous les instructions du juge.
Le REN-LAC s’étonne également du rejet de sa constitution de partie civile concernant le blanchiment de capitaux, une infraction liée à la corruption. Cette situation entache l’image de la justice burkinabè.
Le Réseau appelle à une réforme interne du système judiciaire et à des sanctions contre les magistrats délinquants. Le REN-LAC réitère son soutien à tous les acteurs judiciaires engagés dans cette démarche.
Flora BARO