Récemment, il a été annoncé que le Mogho Naaba recevrait un doctorat honoris causa le 16 juin 2025 de l’Université Cypress International du Texas. Cependant, cette annonce pourrait cacher une arnaque.
Le Dr Thierry Romuald Ki, enseignant-chercheur à l’Université Nazi Boni, alerte sur cette prétendue récompense. Selon lui, l’université en question n’est pas reconnue par les autorités américaines. Cette institution, qui se dit américaine, est en réalité une « usine à diplômes ».
Le prétendu « professeur Gadama », originaire du Malawi, serait à l’origine de cette fraude. Il a déjà été condamné pour des actes similaires dans son pays. Il prétend avoir 11 doctorats et avoir écrit 189 livres. Son activité au Burkina Faso a débuté en 2016, ciblant des leaders religieux et politiques.
Cette arnaque met en lumière le fléau des usines à diplômes. Des sites internet peu fiables délivrent des diplômes douteux, exploitant la naïveté de certains. L’UNESCO qualifie ces praticiens de « prestataires peu fiables » de l’éducation.
Faux doctorats : la technologie en cause
Le phénomène s’est intensifié avec l’avènement d’internet et de l’Intelligence artificielle (IA). Il est désormais facile de créer une fausse université. Cela commence par la création d’un site web, suivi de l’enregistrement d’une entreprise fictive dans des pays occidentaux.
L’institut Cypress International University n’est qu’un exemple parmi d’autres, comme Atlantic International University ou Glory International University. Ces institutions propagent une image trompeuse, en attribuant des titres honorifiques pour renforcer la crédibilité de personnalités influentes.
Face à ce fléau, les institutions éducatives locales et africaines doivent se ressaisir pour décerner des distinctions légitimes et méritées aux modèles du continent. Car le développement passe aussi par la rigueur de notre système éducatif.
Lire aussi: Opération relais-cité : la BCLCC traque les réseaux de faux vendeurs de parcelles
Flora BARO
