Le lancement officiel de la 6e campagne nationale de distribution universelle et gratuite des Moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MILDA), s’est tenu le jeudi 19 juin 2025.
Le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a donné le coup d’envoi de cette opération lors d’une cérémonie solennelle dans la commune rurale de Komsilga.
Une mobilisation nationale pour une distribution massive
Cette initiative, portée par le ministère de la Santé et ses partenaires, marque une étape décisive dans la prévention du paludisme, qui demeure la principale cause de consultation dans les centres de santé au Burkina Faso. Pour faire face à l’ampleur du défi, plus de 15 millions de moustiquaires imprégnées seront distribuées sur l’ensemble du territoire. Cette opération mobilise pas moins de 33 000 volontaires et 7 000 agents de santé.
Leur mission ne se limite pas à la simple distribution des moustiquaires. Ils se rendront dans chaque ménage pour identifier et détruire les gîtes larvaires, sources principales de prolifération des moustiques. Cette approche globale vise à briser le cycle de transmission de la maladie.
La nécessité de cette campagne est soulignée par des chiffres alarmants. En 2024, le ministère de la Santé a recensé plus de 10 millions cas de paludisme, entraînant malheureusement plus de 3 000 décès. Face à cette réalité préoccupante, le gouvernement burkinabè s’est engagé à protéger ses populations les plus vulnérables. La distribution de moustiquaires imprégnées de dernière génération est une réponse directe à cette crise sanitaire.
Un engagement financier et un appel à la responsabilité
Malgré un contexte national marqué par des défis sécuritaires et économiques, l’État burkinabè a consenti un investissement considérable de 33 milliards de francs CFA pour financer cette campagne vitale.
Dans son discours, lu par le ministre en charge de la Santé, le Dr Robert Lucien Kargougou, le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a déclaré que cette opération est « un véritable combat de santé publique, un combat pour la vie, un combat pour l’avenir. » Il a également appelé les bénéficiaires à une utilisation systématique et correcte des moustiquaires, soulignant que « chaque moustiquaire suspendue est une promesse de protection. Mais elle ne vaut que si elle est correctement utilisée. »
Au nom des partenaires techniques et financiers, le Dr Seydou Coulibaly, représentant de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) au Burkina Faso, a salué la forte mobilisation des autorités burkinabè. Il a réaffirmé l’engagement des partenaires à accompagner le pays dans cette lutte sanitaire majeure.
Cette campagne, par sa dimension humaine, logistique et financière, réaffirme que la prévention, notamment à travers l’usage correct des moustiquaires imprégnées, reste la meilleure arme contre le paludisme. Elle peut significativement réduire la mortalité infantile, alléger la charge sur les structures sanitaires et améliorer durablement la santé communautaire.
CAROL SAWADOGO
