Les prix des motos ont connu une augmentation significative au Burkina Faso, poussant la Brigade Mobile de Contrôle Économique et de la Répression des Fraudes (BMCRF) à mener des enquêtes approfondies à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso.
Ces investigations ont permis de jeter la lumière sur les raisons de cette flambée et ont conduit à l’annonce de mesures correctives par les autorités.
Des difficultés d’approvisionnement et une demande accrue
Selon la BMCRF, plusieurs facteurs expliquent la hausse des prix des motos. Premièrement, les fournisseurs burkinabè rencontrent des difficultés à s’approvisionner directement auprès des usines de fabrication. Cette contrainte les oblige à passer par des intermédiaires, ce qui, naturellement, impacte à la hausse le coût final des engins.
Deuxièmement, les importateurs locaux manquent de maîtrise concernant la fixation des prix à l’international, les rendant vulnérables aux tarifs imposés par les marchés étrangers. Enfin, une forte augmentation de la demande a entraîné une rareté des motos et des ruptures de stock chez les grossistes, créant un déséquilibre entre l’offre et la demande qui favorise inévitablement la hausse des prix.
Lire Aussi : Fonds de Soutien Patriotique : 101,8 milliards de FCFA collectés au 1er semestre 2025
Face à cette situation préoccupante, le coordinateur de la BMCRF, Sami Sanibè FAHO, a dévoilé un plan d’action rigoureux pour maîtriser les prix des motos. Parmi les mesures phares, l’instauration d’une Autorisation Spéciale d’Importation (ASI) est prévue pour mieux encadrer l’approvisionnement et s’assurer d’une plus grande transparence.
Surveillance renforcée et sanctions sévères
Pour réduire les coûts d’importation, la BMCRF encourage activement le montage local des motos, une initiative qui pourrait dynamiser l’industrie nationale et créer des emplois.
La BMCRF ne se contentera pas de nouvelles régulations. Une surveillance régulière des prix et des stocks sera mise en place, avec des vérifications des prix à la source dans les pays fournisseurs clés tels que le Vietnam, la Chine, la Thaïlande et l’Indonésie. Ces vérifications seront effectuées via les ambassades du Burkina Faso pour garantir l’exactitude des informations.
Des contrôles stricts seront également effectués chez les importateurs et les revendeurs afin de comparer les prix d’achat et de vente, assurant ainsi la conformité. Pour les contrevenants, les sanctions seront exemplaires. Tout vendeur qui pratiquera des prix jugés excessifs verra ses motos saisies et revendues au profit du Fonds de Soutien Patriotique. Un message clair qui montre que les autorités sont déterminées à mettre fin aux pratiques spéculatives sur les prix des motos.
CAROL SAWADOGO