C’est ce mardi 15 juillet 2025 que prend fin la campagne électorale pour les municipales au Togo. Durant deux semaines, partis politiques et indépendants se sont lancés dans une véritable opération de charme à la conquête de l’électorat. Démarrée timidement en raison des appels au report des élections, la campagne a véritablement pris son envol autour du 8 juillet, avec une forte mobilisation des candidats.
Au soir du mardi 15 juillet, on retient une campagne électorale qui s’est globalement déroulée dans la paix et la sérénité. Sans heurts ni accrochages, les candidats en lice pour les élections municipales ont mené leurs activités à travers tout le territoire. Les idées divergent certes, mais l’ambition de tous reste la même : se faire élire comme conseiller municipal. Distribution de tracts, organisation de meetings ou de débats de proximité, caravanes dans les quartiers ou encore opérations de porte-à-porte… chacun a usé de ses moyens pour faire passer son message.

Au total, 494 listes ont été validées. Cette campagne s’inscrit dans un contexte de décentralisation poursuivie par le gouvernement depuis 2019, avec pour objectif de renforcer la gouvernance locale.
Actions des partis
Une fois encore, le parti au pouvoir, Union pour la République (UNIR), n’a pas fait les choses à moitié. Il a mené une campagne très active, avec une présence imposante sur le terrain. Que ce soit à Lomé, dans les périphéries ou à l’intérieur du pays, les cadres du parti se sont massivement mobilisés à travers des meetings. Une manière de soutenir les candidats dans la conquête de l’électorat et viser une large victoire au soir du 17 juillet, jour du scrutin. Mettant en avant un programme de développement communal adapté à chaque territoire, à Mango, Adétikopé, Djabou ou encore Koumongou-Kan, les cadres du parti ont rassemblé les populations autour des idées de continuité et de stabilité.
Dans le même élan, le parti ADDI (Alliance Démocratique pour le Développement Intégral) s’est activé sur le terrain, déterminé à conserver son rang de chef de file de l’opposition, voire à conquérir davantage de sièges à travers le pays. On note également la présence de l’ANC de Jean-Pierre Fabre, d’abord hésitant, qui a finalement investi le terrain avec des actions de proximité et des meetings dans plusieurs quartiers.
Autre acteur remarqué pendant cette campagne : la liste TOVIA (Togolais Viens Agir) de Koami Gomado. Grâce à de gigantesques caravanes, cette liste indépendante s’est imposée dans plusieurs quartiers, défendant une vision alternative. D’autres partis comme le Pacte Socialiste pour le Renouveau (PSR), la DMP, les FDR, le NET, Bâtir, ou encore le PDP, ont également animé la campagne et marqué leur présence.
Toutefois, dans de nombreuses localités, notamment à Lomé, l’enthousiasme populaire est resté modéré. Les citoyens se sont montrés parfois peu réceptifs aux messages politiques, et souvent méfiants envers les candidats.
Une campagne sécurisée par la FOSEM
Si la campagne s’est déroulée dans le calme, c’est en grande partie grâce à l’apport des forces de l’ordre et de sécurité regroupées au sein de la FOSEM 2025 (Force Sécurité Élections Municipales). Mise en place le 30 juin, cette unité spéciale est composée de 12 000 agents de police et de gendarmerie, chargés d’assurer la sécurité du processus électoral sur l’ensemble du territoire.
En attendant le rapport global, les bilans journaliers de la FOSEM font état d’opérations sans incident : caravanes encadrées, campagnes de proximité sécurisées, surveillance des activités des candidats dans les communes.
Outre les forces de sécurité, des centres opérationnels ont été mis en place dans chaque région, avec des numéros verts permettant aux populations et aux candidats de signaler tout incident ou besoin d’assistance. Les autorités ont également anticipé le vote des forces de l’ordre, organisé le 14 juillet, afin qu’elles soient pleinement mobilisées pour sécuriser le scrutin général du 17.
Un enjeu politique majeur
Ce scrutin revêt un enjeu politique de taille. Il permettra de désigner les futurs gestionnaires des communes pour les six prochaines années. Les élus issus de ces municipales joueront également un rôle crucial en élisant les sénateurs en 2031, conformément à la nouvelle architecture institutionnelle du pays.
Qui feront partie des 1 527 prochains conseillers municipaux dans les 117 communes du Togo ? Après deux semaines de campagne apaisée, tous les regards sont désormais tournés vers le mercredi 17 juillet 2025.
