Le gouvernement du Burkina Faso a procédé à des changements majeurs lors de son Conseil des ministres du mercredi 16 juillet 2025. Les décisions prises incluent la dissolution de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et l’approbation des statuts de dix Institutions d’Enseignement Supérieur et de Recherche (IESR).
Dissolution de la CENI au nom de la rationalisation
La décision de dissoudre la CENI s’inscrit dans un vaste projet de refondation de l’État et de rationalisation des charges gouvernementales. Le ministre chargé de l’Administration Territoriale, Émile Zerbo, a souligné que la CENI, subventionnée à près d’un demi-milliard de F CFA chaque année, était devenue incompatible avec les dispositions de la Charte de la transition et représentait un poids budgétaire important.

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Selon M. Zerbo, cette dissolution vise à revenir à un modèle antérieur, où les attributions électorales étaient dévolues au ministère de l’Administration Territoriale. Le projet de loi sera transmis à l’Assemblée Législative de Transition (ALT) pour validation.
Une nouvelle ère pour l’enseignement supérieur
Le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation est également au cœur des réformes. Dix décrets portant approbation des statuts de dix Institutions d’Enseignement Supérieur et de Recherche (IESR) ont été adoptés.
Le Pr Adjima Thiombiano a expliqué que cette révision était devenue impérative après la 25e session annuelle de l’Assemblée générale des établissements publics de l’État (AG/EPE). Une étude diagnostique au sein des IESR avait révélé des disparités statutaires et des difficultés à assurer une insertion professionnelle efficace pour les diplômés. La prise en charge de la professionnalisation et de l’entrepreneuriat dans les offres de formation était également une préoccupation majeure.

Ces nouvelles mesures apporteront plusieurs innovations importantes. On notera la création d’un Bureau Comptable Matières Principal (BCMP) au sein de chaque IESR, renforçant ainsi la gestion financière et matérielle. Le nombre des administrateurs du Conseil d’administration sera désormais fixé à quinze pour toutes les IESR, standardisant leur gouvernance.
La professionnalisation sera intégrée de manière plus systématique dans les programmes de formation. Enfin, les IESR bénéficieront d’une propriété exclusive sur les résultats de leurs recherches, encourageant ainsi l’innovation et la valorisation de la production scientifique. Ces initiatives visent à moderniser et à optimiser le système d’enseignement supérieur burkinabè, garantissant une meilleure adéquation avec les besoins du marché de l’emploi.
CAROL SAWADOGO
