L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a récemment surmonté une crise institutionnelle qui menaçait sa cohésion. Le déblocage de la situation, qui persistait depuis juillet 2025 a été possible grâce à la médiation discrète mais efficace du président du Conseil du Togo, Faure Gnassingbé.
Ce rôle de médiateur de l’ombre confirme une fois de plus la place privilégiée de Lomé dans la résolution des conflits régionaux.
Une crise née d’un différend sur la présidence
Loin des projecteurs, le président togolais a orchestré une mission de facilitation qui a permis d’attribuer enfin la présidence tournante du Conseil des ministres au Burkina Faso, mettant un terme à plusieurs mois de tensions diplomatiques. La crise avait éclaté lors de la session houleuse de juillet 2025. Les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger, avaient claqué la porte de la réunion.

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Leur geste était une protestation contre le refus d’Abidjan de céder la présidence du Conseil des ministres au Burkina Faso, alors que la rotation en vigueur le prévoyait. Ce blocage institutionnel inédit avait généré une tension diplomatique significative entre la Côte d’Ivoire et les trois pays de l’AES.
Selon les révélations du média Africa Intelligence, le président Faure Gnassingbé a joué un rôle central dans le déblocage. Sa méthode fut celle de la conciliation discrète. Il aurait invité à Lomé le ministre ivoirien des Finances, Adama Coulibaly, pour une rencontre de conciliation loin des caméras.

La diplomatie secrète de Lomé
Cette initiative a été l’étincelle qui a permis d’amorcer un compromis finalement accepté par toutes les parties. En parallèle, le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, a mené d’intenses échanges diplomatiques avec les représentants du Burkina Faso, du Mali et du Niger, assurant la communication entre les camps opposés.

Ce travail de l’ombre a porté ses fruits. Le 6 octobre 2025, le ministre burkinabè des Finances, Aboubakar Nacanabo, a pu prendre la tête du Conseil pour un mandat de deux ans. Cet acte a scellé la fin de la tension diplomatique. Grâce à cette diplomatie basée sur la discrétion, la neutralité et le dialogue, Lomé confirme son statut de médiateur privilégié en Afrique de l’Ouest.
Le président Faure Gnassingbé s’impose ainsi comme un artisan du consensus, capable d’apaiser les tensions les plus complexes sans nécessité d’éclats médiatiques, assurant le déblocage d’institutions vitales pour la région.
CAROL SAWADOGO
